Soixantuitards, entendez-vous la révolte sourde des générations que vous avez sacrifiées ?
Vous percevez sans nul doute les remous des plus jeunes parmi nous,
Mais ne sous-estimez pas la rancœur que vous avez fait naitre en nous,
La future génération dirigeante de notre pays, les garants de nos retraités.
Fruits du baby-boom d’après-guerre, vous avez tant profité.
Mai 68 aura été pour vous le signe que le monde vous appartenait.
Vous avez changé de nombreuses choses pour vous permettre de mieux vivre les instants présents.
Il est si bon de profiter du présent sans songer à l’avenir de ses enfants.
Vous vous êtes offert la liberté :
Quelle fantastique avancée.
Vous n’avez connu que tardivement les années Sida, une fois vos tenues de hippies ôtées.
Les couleurs des années 70 ont laissé place à la grisaille que vous nous avez léguée.
Le ciel est gris, mais les économies des plus opportunistes d’entre vous se dorent au soleil.
Malgré tout, l’échec est des plus complets pour la majorité d’entre vous,
Car jamais n’ont été aussi inégalement distribuées richesses et merveilles.
Croyez bien que cette désillusion a un goût d’autant plus amer pour nous.
Nous, les héritiers de votre empire décadent, ne pouvons que constater
Les moments heureux que vous avez vécus, tout inconscients que vous avez été.
A nous désormais de nettoyer notre pays, nos villes, nos campagnes, nos plages et nos forêts.
A nous d’honorer les dettes que vous nous avez lascivement laissées.
A nous de payer vos si chères retraites dorées.
A nous de serrer nos ceintures de générations sacrifiées.
Vous avez tiré le pays tellement bas, qu’il ne peut que se relever.
Mais de grâce, permettez-nous de le faire, et ne vous accrochez plus ainsi à vos responsabilités.
Laissez place, il est encore temps.
Pour vos enfants.