Une des différences fondamentales entre la démocratie et la dictature réside dans les méthodes utilisées pour diriger son peuple. Alors que la dictature impose ses règles en instrumentant la peur, la démocratie prône l’espoir.
La dictature va user de violence pour réprimer et imposer des choix qui ne conviendront pas forcément aux gens. Elle va satisfaire une certaine élite souvent autoproclamée et écraser la majorité. Elle est pourtant instable, car la majorité finit toujours par se réveiller, et cela débouche fréquemment sur un pic de violence, pendant lequel les rôles d’oppresseurs et d’oppressés sont inversés.
La démocratie, malgré sa lourdeur inhérente au grand nombre de responsables politiques, offre à son peuple la possibilité de choisir son avenir par l’intermédiaire d’élus qui sont sensés veiller aux besoins du peuple. Malheureusement, il s’avère souvent que les dirigeants politiques manquent d’altruisme. Nous restons après tout des individus. Malgré tout, le peuple garde espoir.
Et pourtant, je n’ai plus l’impression de vivre en démocratie. Le peuple ne voit plus d’espoir dans toute cette violence : violences verbales de certains dirigeants, violences incendiaires dans les rues, violence des inégalités sociales, raciales… violences d’un modèle économique qui écrase de plus en plus de gens, pour permettre à quelques élites de se partager le pouvoir économique, soit à notre époque, le pouvoir tout simplement.
Aujourd’hui, il est très difficile d’obtenir un logement décent, à un prix raisonnable. Il faut parfois être ministre pour avoir ce privilège. Les généralisations du genre « banlieue, racailles » et « flics, pourris » sont tellement semblables, qu’elles se nourrissent d’elle-même, cannibales. Le plus fort devrait être le plus sage, ainsi la loi du plus fort deviendrait la loi du plus sage. Encore faut-il que le plus fort montre l’exemple. Cela concerne également nos politiciens, parfois contraints de s’exiler au Québec grâce à la Justice. Il y a tant de signes de contradiction et d’irrespect de nos élites, que les gens grondent ou désespèrent.
L’incompréhension complète des dirigeants, voir même l’autisme pour certains, affligent davantage. Quand ces derniers jouent la carte de la peur, de l’intimidation et de la répression, peut-être est-ce efficace… sur le moment. On compte le nombre de cadavres calcinés, on instaure un couvre-feu. Action, réaction. C’est ainsi qu’on dresse les choristes. Pourquoi s’évertuer à créer une chorale, lorsque l’on peut distribuer facilement des baffes ?
Ce n’est malheureusement pas un film. C’est la réalité. On peut se gausser de l’happy-end américaine en Irak. Les irakiens n’en voient toujours pas la fin. Les américains, fervents consommateurs des suites de films, découvrent un Irak 2, puis 3, puis 4… chaque jour, une nouvelle suite, avec des effets spéciaux pour le moins explosifs. Cela paraît toujours si simple sur le moment. Et puis c’est si facile d’envoyer des flics ou des militaires. Pourquoi se creuser la tête à trouver des solutions humaines ?
Une démocratie dans laquelle le responsable n’a plus la confiance de son peuple et qui use de ces méthodes, n’est plus une démocratie. En tout cas, nous nous en éloignons et nous nous dirigeons vers un état policier… avec à sa tête un flic, le premier flic de France, résultat hasardeux du croisement de Mimie Mathy et d’un Bouledogue gavé à l’Orangina Rouge (mais pourquoi est-il si méchant ?).
Gardez vos papiers sur vous. Et prenez soin de votre carte d’électeur. Car nous aussi, on peut reconduire à la frontière du gouvernement, les sans-pitiés.